“Le rassurant de l’équilibre, c’est que rien ne bouge. Le vrai de l’équilibre, c’est qu’il suffit d’un souffle pour tout faire bouger.” Julien Grack

A l’époque où elle rentrait dans la vie active, ma fille avait mis dans son CV, à la rubrique « point fort » : équilibrée! J’avais trouvé cela original et plutôt culotté. On l’a souvent questionnée sur ce point lors de ses entretiens d’embauche. Je trouvais qu’elle avait ainsi désamorcé nombre de questions tournant finalement autour de cette notion sous jacente : Que font vos parents ? Etes-vous en couple? Désir d’enfants ? Pratiquez vous un sport? Etc, etc…
Être en capacité d’être un (bon) aidant, efficace, passe par garder à l’esprit son propre équilibre.

Au début de mon parcours d’aidant, mon esprit, ma vie, mon quotidien ont été de l’ordre du chaos total. Je ne me posais même plus la question de ce qui était équilibré ou de ce qui devait l’être. En fait, cela n’avait plus aucun sens, ni même aucun intérêt. Ce n’était tout simplement pas à l’ordre du jour. J’avançais, sur le fil, comme je pouvais. Je subissais les événements. Et puis un jour, j’ai compris que si je devais vraiment pouvoir aider, il fallait que je sois stable, du moins stabilisée. Cela a coïncidé avec le début de mes problèmes physiques : mes douleurs cervicales, et, par conséquence, mon intérêt nouveau pour les pratiques sportives dites d’équilibre, comme le Yoga ou mieux, le Pilates.
Pratiquer un sport d’équilibre : Yoga ou Pilates
Les postures d’équilibre m’ont semblé extrêmement difficiles au début. Je pense tout simplement que c’était parce ce que je démarrais dans la pratique et que, comme j’ai pu le comprendre par la suite, au niveau du mental, tout était plutôt sens dessus dessous.

A force d’assiduité et de concentration, j’ai rapidement pu constater des améliorations. Comme dans toute nouvelle pratique sportive, il a fallu faire preuve de patience, mais la progression, plutôt rapide, m’a vite permis d’y trouver un certain plaisir. J’ai rapidement pu constater, que plus je progressais dans mes postures Pilates, plus je retrouvais une forme de sérénité et une approche plus rationnelle aux événements que je subissais. Tout cela était lié. Les préceptes du Yoga, Tai-Chi et autres émanations de spiritualité asiatiques ne disent rien d’autre : nécessité de l’harmonie du corps et de l’esprit.
Aidant : Garder le souci de son équilibre
Cela m’a considérablement aidée et permis de prendre du recul sur nombre de situations (d’aidant), que je qualifierais « d’opérationnelles » : accompagnement à l’hôpital, soins et ballades pendant les traitements, soutien psychologique de Maman...
Ensuite, cela m’a aidé et m’aide toujours, à affronter des situations difficiles, majoritairement induites par l’irruption du cancer de Maman dans ma vie. Car, il ne faut pas se voiler la face, les effets collatéraux peuvent être lourds. A mon sens, il faut être lucide sur cet état de fait et sur les impacts possibles, immédiats ou à retardement sur notre santé, physique et morale. Il faut le savoir et pouvoir être prêt et en capacité d’amortir le choc.
Dans les moments de souffrance et de questionnement, dans lesquels je n’aspirais qu’à retrouver l’apaisement, je me suis souvent demandée ce qu’était une vie équilibrée, et surtout comment il m’était possible d’en retrouver une.
Est-ce celle qui nous fait nous sentir serein, joyeux, libre ou utile? Chacun a forcément la réponse en soi, mais quand on est aidant, je pense qu’avant tout, c’est une vie où l’on garde de la place pour soi, pour sa santé et surtout où l’on reste connecté à ses envies.
Penser à respirer
De manière très concrète : si je devais donner quelques conseils très simples, je dirais que la base pour un bon équilibre, c’est avant tout, de bien dormir, d’essayer de prévoir des encas sains (fruits, amandes, chocolat noir) car le rythme ne permet pas toujours des repas équilibrés et à heure fixe, un livre facile, à toujours garder près de soi, une sélection de podcasts sur son smartphone pour se détendre et s’évader, sans oublier un peu de sport . La marche est souvent la base quand on a peu de temps et peu d’énergie, elle permet de s’aérer facilement et rapidement (j’ai toujours une paire de baskets dans mon coffre!) Pratiquer quelques pas de danse aussi pour dénouer son corps et se reconnecter à la joie.

Ah oui….et aussi, penser à respirer! Aidante, je me suis souvent retrouvée en situation d’apnée, le ventre gonflé, en mode panique à tous les étages. Le Yoga, le Pilates, m’ont beaucoup aidée car la respiration est le préambule et la base de toute séance.
Le simple fait de prendre une bonne respiration, ou trois souffles profonds, permet de se reconnecter à son énergie de vie et vous redonne le courage de mettre un pied devant l’autre et ainsi de suite!
Et pour finir, laissez moi vous présenter Marion, ma coach Pilates. Elle est formidable d’énergie, de pédagogie, de positivité….et de souplesse! La voici dans les postures « Open Leg Rocker », »Teaser » et « Jacknife ».
Excellent article ! Que je recommande d’ailleurs cela dit en passant…
Belle journée à vous.
Tony
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