En Belgique, à partir du 1er octobre 2019, les aidants proches qui assurent les soins les plus lourds bénéficieront enfin d’un statut officiel qui leur ouvrira l’accès à un congé pour assistance médicale (progressivement) élargi.
Aujourd’hui en Belgique, environ 800.000 personnes sacrifient leur activité professionnelle, leur vie privé et leurs loisirs pour s’occuper d’un proche (famille, ami, connaissance) nécessitant des soins lourds (malade chronique, personne handicapée, fortement dépendante, en fin de vie…), sans obtenir la moindre aide ni indemnisation.
D’ici peu, ils bénéficieront enfin d’une reconnaissance officielle et d’un statut grâce auquel ils pourront enfin compter sur un réel soutien. La Commission des Affaires sociales est en effet parvenue le 3 avril dernier à un accord sur ce sujet. « Les aidants proches fournissent un travail d’une valeur inestimable. Ils doivent dès lors pouvoir compter sur la sécurité sociale« , a commenté la ministre de la Santé, Maggie De Block.Cette réalité est d’autant plus importante alors que le vieillissement est l’un des principaux défis pour la gestion des soins de santé, et que le maintien à domicile (tant que c’est possible) est clairement l’option qui est privilégiée tant par les personnes concernées que par les autorités.
Qu’en est il en France ?
Le Sénat a adopté en octobre (2018) en première lecture, avec les voix de la droite comme de la gauche, une proposition de loi centriste assouplissant les conditions du congé de proche aidant et permettant une indemnité pour compenser la perte de salaire.

La proposition de loi intitulée « Favoriser la reconnaissance des proches aidants« , portée par Jocelyne Guidez, a été votée par l’ensemble des groupes . Elle doit être examinée par l’Assemblée nationale en décembre, selon Mme Guidez, mais a peu de chances d’aboutir en l’état. La secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités, Christelle Dubos, lui a refusé son soutien, renvoyant à un futur projet de loi qui doit être « déposé au Parlement d’ici la fin 2019 ».
Les proches aidants de personnes en perte d’autonomie ou présentant un handicap sont aujourd’hui près de 8,3 millions et leur rôle devrait aller croissant, en raison du vieillissement de la population. Un congé de proche aidant, non rémunéré et non indemnisé, a été institué en décembre 2015.Le texte adopté par les sénateurs assouplit ses conditions et surtout instaure une « indemnité de proche aidant », sur le modèle de l’allocation journalière de présence parentale (AJPP).Il ne s’agit pas d’une professionnalisation de l’aidant, mais bien d’une compensation de la perte de salaire qu’il subit », a souligné Mme Guidez.L’indemnité serait financée par un prélèvement sur les primes de contrats de retraite de type Perp ou Perco. Le texte « porte des pistes de travail intéressantes », mais risquerait d’être « en décalage », avec la concertation menée actuellement par le gouvernement, a déclaré Mme Dubos.Les députés ont déjà repoussé en mars dernier une proposition de loi communiste sur la reconnaissance sociale des proches aidants.(avec AFP)